Comment mettre en forme du code informatique ?#

Les logiciels qui affichent du code informatique utilisent des couleurs pour rendre les programmes plus lisibles. Ceci permet de repérer visuellement les mots-clefs du langage, les noms de variables, etc. Il est possible de faire la même chose avec pour que la structure du code soit soulignée par la mise en forme. C’est très utile pour les livres sur la programmation, mais aussi pour les travaux des étudiants en informatique.

1.  Avec l’extension « listings »#

L’extension listings est souvent considérée comme la meilleure solution pour une sortie mise en forme (elle se charge d’analyser les sources des programmes et d’utiliser différentes polices de caractères pour en mettre la structure en évidence), mais il existe plusieurs autres extensions bien établies qui s’appuient sur une sorte de pré-compilateur. Vous pouvez utiliser listings pour mettre en page des extraits que vous incluez dans votre source :

\documentclass{article}
  \usepackage{lmodern}
  \usepackage{listings}
  \lstset{language=C}
  \pagestyle{empty}

\begin{document}
\begin{lstlisting}
#include <stdio.h>

int main(int argc, char ** argv)
{
  printf("Bonjour tout le monde !\n");
  return 0;
}
\end{lstlisting}
\end{document}

mais vous pouvez aussi l’utiliser pour mettre en forme des fichiers entiers :

\documentclass{article}
  \usepackage[latin1]{inputenc}
  \usepackage[T1]{fontenc}
  \usepackage{listings}

\begin{document}
\thispagestyle{empty}

\lstset{language=Pascal,literate={:=}{{$\gets$}}1
  {<=}{{$\leq$}}1 {>=}{{$\geq$}}1 {<>}{{$\neq$}}1}

\begin{lstlisting}
program Toto;
  var i : integer;
begin
  if (i<=0) then i := 1;
  if (i>=0) then i := 0;
  if (i<>0) then i := 0;
end.
\end{lstlisting}
\end{document}

Note

Moyennant quelques paramètres à ajouter, il est tout à fait possible de faire en sorte que ces packages reconnaissent les fontes 8 bits. On peut lui faire comprendre par exemple que, lorsqu’il rencontre la chaîne « mathonesuperior », il doit la transformer en $\mathonesuperior$.

Pendant longtemps, l’extension listings a été vue comme la panacée en la matière. Mais ces dernières années, des alternatives viables sont apparues.

2.  Avec l’extension « highlight »#

Highlight est intéressante si vous avez besoin de plus d’un format de sortie pour votre programme. En effet, en plus de la sortie highlight pourra produire des représentations (X)HTML, RTF et XSL-FO de votre code-source. Le manuel (en anglais) vous sera d’une grande aide si vous devez écrire le fichier de paramètres pour un nouveau langage, ou modifier la mise en forme d’un langage déjà défini.

3.  Avec l’extension « minted »#

L’extension minted est une autre alternative qui permet créer de nouvelles définitions de langage. Il nécessite que le code soit traité à l’aide d’un script externe, écrit en Python, Pygments. Pygments, à son tour, a besoin d’un analyseur lexical qui connaît le langage que vous voulez utiliser ; il en existe de nombreux, pour les langages les plus utilisés, et il y a aussi des conseils pour écrire le vôtre sur le site web de Pygments.

L’usage de minted peut être aussi simple que ceci :

\begin{minted}{⟨language⟩}
...
\end{minted}

qui traite le code du programme à la volée, au moment de la compilation.

Important

Cela demande que l’appel aux programmes externes soit autorisé.

  • Le package minted est sans doute la solution la plus moderne et flexible. Il fait appel au package fancyvrb, mais aussi au programme externe Pygment que vous devrez installer séparément.

À faire

Un exemple d’utilisation est donné sur https:bioinfo-fr.net/, et un tutoriel très détaillé existe aussi.

4.  Avec l’extension « showexpl »#

Dans un autre ordre d’idées, le paquetage showexpl prend en charge la mise en forme de code et de sa sortie compilée, dans des « volets » situés en regard l’un de l’autre. C’est notamment utile pour les manuels ou pour les articles sur Le paquetage utilise des listings pour le volet et insère le résultat de la compilation dans une simple boîte, pour l’autre volet.

5.  Autres solutions#

  • L’extension lgrind (qui fournit un exécutable et un fichier de style, lgrind.sty) permet, entre autres, de formater du code source d’un langage donné en Parmi les langages reconnus, on trouve : Ada, assembleur, BASIC, Batch, C, C++, FORTRAN, GnuPlot, Icon, IDL, ISP, Java, Kimwitu++, ABAP, LaTeX, LDL, Lex, Linda, Lisp, MATLAB, ML, Mercury, model, Modula-2, Pascal, Perl, scripts shell, PostScript, Prolog, RATFOR, RLaB, Russell, SAS, Scheme, SICStus, src, SQL, Tcl/Tk, VisualBasic, yacc.

Le programme lgrind permet à partir du code source de générer du code respectant l’indentation. Il transforme le source en question, par exemple monfichier.c, en monfichier.tex, que l’on inclut directement dans son fichier à l’aide d’une commande appropriée (voir «/3_composition/texte/document/decouper_un_document_en_plusieurs_fichiers »). L’inconvénient est qu’évidemment, il y a un fichier .tex qui est généré en plus.

L’exemple ci-dessous présente le code produit par lgrind pour le même code souce Pascal que dans l’exemple précédent (aux changements de ligne près).

Note

  • Utiliser au-moins la version 3.6;

  • on peut paramétrer lgrind avec le fichier lgrindef.

  • Par défaut, l’auteur a jugé utile de transformer la lettre « à » en \(\alpha\). Il suffit donc de commenter cette option à la fin de ce fichier pour éviter cela.

Résultat produit par lgrind :

\documentclass{article}
  \usepackage[latin1]{inputenc}
  \usepackage[T1]{fontenc}

  \usepackage[procnames,noindent]{lgrind}
  \usepackage{fancyhdr,a4wide}
  \usepackage{german}
  \usepackage{makeidx}
  \pagestyle{fancy}

\makeindex

\begin{document}
\thispagestyle{empty}

\renewcommand{\footrulewidth}{0.4pt}
\fancyhead[C]{\lgrindhead}
\fancyhead[LO,RE]{\lgrindfilesize~Bytes\\%
\lgrindmodtime}
\fancyhead[RO,LE]{\bfseries \lgrindfilename\\%
\lgrindmodday.\lgrindmodmonth.\lgrindmodyear}
\fancyfoot[C]{\bfseries\thepage}
\setlength{\headheight}{24pt}
\begin{lgrind}
\BGfont
\File{toto.p}{2004}{2}{18}{16:08}{119}
\L{\LB{\K{program}_\V{Toto};}}
\L{\LB{}\Tab{2}{\K{var}_\V{i}_:_\V{integer};}}
\L{\LB{\K{begin}}}
\L{\LB{}\Tab{2}%
{\K{if}_(\V{i}\<=\N{0})_\K{then}_\V{i}_:=_\N{1};}}
\L{\LB{}\Tab{2}%
{\K{if}_(\V{i}\>=\N{0})_\K{then}_\V{i}_:=_\N{0};}}
\L{\LB{}\Tab{2}%
{\K{if}_(\V{i}\<\>\N{0})_\K{then}_\V{i}_:=_\N{0};}}
\L{\LB{\K{end.}}}
\end{lgrind}
\printindex
\end{document}
  • Le package tinyc2l est un convertisseur de code C, C++ ou Java en Il numérote les lignes, traduit != en \(\neq\), gère les commentaires, les en-têtes de procédures, etc. Il supporte plusieurs fichiers d’entrée et gère automatiquement les changements de section et la génération d’index.

6.  Solutions anciennes#

À faire

Est-il intéressant de parler de cvt2ltx ? Je n’ai même pas réussi à le compiler.

Voici quelques autres systèmes plus anciens (et moins « puissants ») :

  • Le système lgrind est un précompilateur bien établi, avec toutes les facilités dont on peut avoir besoin et un vaste répertoire de langages supportés; il est dérivé du système tgrind, encore plus ancien, dont la sortie était basée sur Plain

  • Le système tinyc2l est un peu plus récent : les utilisateurs sont encore encouragés à écrire leurs propres pilotes pour les langages qu’il ne supporte pas encore, mais le « tiny » dans son nom indique à juste titre qu’il ne s’agit pas d’un système spécialement élaboré.

  • C++2 est clairement orienté vers une utilisation avec C et C++.

  • Un système extrêmement simple est c2latex, avec lequel vous écrivez votre source dans les commentaires de votre programme C (un peu dans la logique du literate programming). Le programme convertit ensuite votre programme en un fichier prêt à être compilé. Le programme est censé être « auto-documenté.